Les relations politiques solides entre la Hongrie et la France dynamisent davantage les relations commerciales et d’affaires, déclare László Károlyi, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-hongroise (MFKIK- CCI France Hongrie). Il souligne que si la tâche principale de la Chambre est de soutenir le travail et le lobbying des entreprises françaises en Hongrie, elle se concentre également de plus en plus sur l’aide à apporter aux entreprises hongroises pour qu’elles puissent entrer sur le marché français.
« Les relations franco-hongroises se développent très bien. La coopération économique étant toujours le reflet de la volonté politique, lorsque les relations politiques sont fortes, la coopération économique se développe généralement de la même manière. Ce n’est pas une coïncidence si deux grands investisseurs français sont venus récemment en Hongrie. L’un est une société française appelée Vinci, qui reprendra l’exploitation de l’aéroport de Budapest après le rachat de l’aéroport, et l’autre est Framatome, qui offre des solutions technologiques pour les centrales nucléaires et fournira à la centrale nucléaire de Paks des produits qu’il est impossible d’obtenir ailleurs. En d’autres termes, il s’agit de deux investissements clés à tous points de vue, explique László Károlyi.
L’intérêt des entreprises françaises est également démontré par le fait qu’il y a actuellement plus de 500 investissements français cotés en Hongrie. S’il s’agit de grandes entreprises internationales telles que Sanofi et Servier dans le secteur pharmaceutique, Schneider, Legrand et Engie dans le secteur électrique, il existe également un certain nombre de petites et moyennes entreprises qui sont de très grandes entreprises au regard des normes hongroises.
Selon le président de la Chambre, l’annonce par le gouvernement français du plan de relance « France Relance » le 3 septembre 2020 pour faire face aux conséquences économiques de Covid affecte également les opportunités d’investissement et le rôle des entreprises françaises en Hongrie. Il s’agit d’un vaste plan d’investissement de 100 milliards d’euros, équivalant à un tiers du budget annuel de l’État, avec 40 milliards d’euros fournis par l’Union européenne pour soutenir les entreprises, repenser les modèles de production, transformer les infrastructures et investir dans la formation. Commentant le plan de relance et de résilience, Emmanuel Macron, président de la République française, a déclaré : « Nous transformons le risque et la crise en opportunité, notamment en investissant dans les domaines les plus prometteurs, qui seront les moteurs de l’économie et les créateurs d’emplois de demain. Avec le plan de relance France Relance, nous voulons construire aujourd’hui la France de 2030 ».
Les trois principaux domaines du programme sont l’écologie, la compétitivité et la cohésion. En matière d’écologie, l’objectif ambitieux est de faire de la France la première grande économie décarbonée d’Europe, en atteignant la neutralité carbone d’ici 2050. En matière de compétitivité, la France a décidé de moderniser son outil de production, d’investir massivement dans les technologies d’avenir (y compris les technologies vertes), de réduire les impôts sur la production et d’accroître le soutien à la recherche, à la formation et aux compétences, ainsi qu’au développement de l’expertise nationale existante.
L’axe de cohésion est que la France aura besoin d’une main d’œuvre nombreuse et qualifiée en 2030.France Relance investit donc un montant important (36 milliards d’euros) dans la plus grande richesse de la France : son capital humain.Pour éviter que les inégalités ne se creusent, le plan de relance vise à mieux soutenir les jeunes et les personnes vulnérables à la recherche d’un emploi sur l’ensemble du territoire.
« France Relance ne vise pas seulement à relancer l’économie française et à renforcer l’économie nationale, mais aussi à stimuler les marchés d’exportation et les investissements à l’étranger des entreprises françaises.
Dans ce contexte, nous espérons que des contacts économiques et commerciaux de plus haut niveau seront établis, notamment en raison de la présidence tournante de l’Union européenne exercée par la Hongrie, ce qui pourrait permettre de développer les relations franco-hongroises », affirme le président de la Chambre.
La France est le dixième partenaire commercial de la Hongrie et la valeur des échanges entre les deux pays atteint des dizaines de milliards d’euros. La France est le cinquième investisseur de la Hongrie, les entreprises françaises représentant plus de 5 % des fonds de roulement étrangers en Hongrie, avec 5,15 milliards d’euros investis.Les quelque 544 entreprises présentes en Hongrie, qui réalisent un chiffre d’affaires annuel de plus de 3 700 milliards de HUF, emploient près de 49 000 personnes et réalisent un chiffre d’affaires annuel de plus de 13 milliards d’euros (5 000 milliards de HUF).
László Károlyi souligne que la Chambre de commerce et d’industrie franco-hongroise est l’une des plus grandes chambres mixtes opérant en Hongrie et qu’elle joue un rôle très actif dans la vie économique hongroise.
Elle assiste les entreprises françaises en Hongrie et leur fournit les informations dont elles ont besoin pour opérer plus efficacement sur le marché hongrois. En effet, si les grandes entreprises disposent généralement de leurs propres ressources et capacités dans tous les domaines d’activité, il arrive souvent que des réglementations ou des défis surgissent dans certains secteurs et méritent d’être adressés aux autorités de gestion, voire au gouvernement.La Chambre soutient également les entreprises françaises dans de tels cas, tandis que le président de l’organisation considère qu’il est extrêmement important d’avoir établi une coopération professionnelle quotidienne avec d’autres chambres mixtes opérant en Hongrie, afin qu’elles puissent coordonner leurs actions sur des questions plus spécifiques dans le cadre d’intérêts communs.
« Comme certains domaines de l’économie sont désormais très spécialisés, nous avons créé deux comités professionnels au sein de la Chambre – l’un dans le domaine de la santé et l’autre dans celui de l’efficacité énergétique – où les représentants des entreprises se rencontrent régulièrement pour échanger des informations et mettre à jour leurs points de vue. Grâce à la coopération entre experts, la Chambre est en mesure d’adopter rapidement une position professionnelle sur les questions qui touchent nos membres, et de protéger et défendre leurs intérêts », explique László Károlyi.
La Chambre franco-hongroise de commerce et d’industrie (MFKIK) ne se contente pas de soutenir les activités des entreprises françaises implantées en Hongrie, elle s’attache de plus en plus à promouvoir la réussite des entreprises hongroises qui souhaitent se développer en France ou qui y sont déjà implantées. À cette fin, elle a conclu un partenariat stratégique avec l’agence hongroise de promotion des exportations HEPA en 2020.
Le succès de leur travail commun est démontré par le fait qu’en décembre 2023, MFKIK et HEPA ont prolongé cet accord pour trois années supplémentaires.
Le rôle de l’organisation en tant que pont efficace entre les deux économies est également démontré par le fait que fin 2023, Business France, l’organisation française chargée des investissements internationaux, qui met particulièrement l’accent sur la coopération avec le secteur privé, a prolongé son partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie franco-hongroise jusqu’à la fin 2028.Dans le cadre de ce partenariat, la Chambre est le représentant exclusif de Team France Export, une organisation qui soutient la croissance internationale des entreprises françaises.
Zoltán M. Érsek